Patrimoine

Eglise Saint-Vincent (1587-2006)

Un acte de Robert Le Pieux (996-1031) nous révèle l’existence d’un édifice religieux à Mesnil donné aux moines de Notre Dame de Poissy. Une charte de Philippe 1er confirme cette possession en 1061. En 1402 Charles VI renouvèle les droits de l’abbaye pisciacaise au Mesnil. Le chapitre de Poissy a tenu la cure pendant plus de cinq siècles.

A Carrières-sous-Bois, l’abbaye de Coulombs, propriétaire des lieux, fait construire au XIIème siècle le Prieuré Saint-Pierre sur le tertre qui amorce le chemin du Parc aux Lièvres. Une grotte de la rue des Cheverrures hébergea des moines venus se cacher pour se soustraire aux massacres normands et fit office de chapelle.

Une église aurait été construite en 1184 par Jean de Poissy. Ni celle-ci, ni celle contemporaine de Robert Le Pieux, n’ont résisté à l’outrage du temps, comme le constate en 1550 Antoine de Moyne, riche seigneur du Mesnil et de Vaux. Il entreprend de construire, sur ses propres derniers, l’édifice actuel, achevé en 1587 par son fils Denis.

« Le premier dimanche du mois d’août 1587, durant le règne d’Henri III, roi de France et de Pologne, l’église du Mesnil-le-Roy a été dédiée et consacrée en l’honneur de Dieu, de la Bienheureuse Vierge Marie et de Monsieur Saint-Vincent ».

Monseigneur Lucas de Almany, évêque de Macon, est le consécrateur. La référence à Saint-Vincent, patron des vignerons, révèle l’activité dominante de la paroisse à la fin du XVIème siècle.

Depuis près de 420 ans l’église Saint-Vincent domine le village. Inscrite à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques, elle a été le témoin de son histoire silencieuse.

 « Le clocher, un des plus beaux des environs, et son toit pointu qu’on aperçoit de loin… (de Coulanges 1875) » hébergeait quatre cloches, installées entre les XVIème et XVIIIème siècles. Elles se prénommaient Marie, Anne, Renée et Louise-Marie, avec pour parrains et marraines les donateurs. Ces trois dernières ont été fondues en canons pendant l’Empire. Aujourd’hui seule Marie assume encore sa mission.

Les carrières « De la pierre au champignon »

Carrieres

Les mesnilois ont sans doute oublié que nombre d’édifices, des châteaux environnants, dont celui de Versailles, ou des immeubles type Haussmann à Paris, ont été en partie construits avec des pierres tirées du sous-sol de leur commune. La pierre tendre du Mesnil fût largement utilisée pour les intérieurs. L’exploitation des carrières est plusieurs fois séculaire. Des générations de carriers ont taillé et transporté des milliers de tonnes de moellons extraits des coteaux du Mesnil laissant derrière eux des dizaines de kilomètres qui s’enchevêtrent sous la Forêt de Saint Germain.

Les pierres, tirées hors des carrières par des chevaux, étaient acheminées par la rue du Port jusqu’à l’embarcadère pour remonter la Seine.

La quasi totalité des carrières est aujourd’hui fermée, sans fonction particulière.

Au XXème siècle elles ont eu quatre autres destinations : en 1940, l’Etat-Major français y logea un quartier général, vraisemblablement pour des transmissions. Puis la Wehrmacht y séjourna jusqu’à la Libération. Les Allemands y installent tout un réseau de petits wagonnets sur rail dans le sous-sol entre le Château du Val et la Seine. Après la guerre les Américains occupent à leur tour les lieux avant de se déplacer vers Taverny. Il reste aujourd’hui une carrière propriété de l’armée.

Les champignonnistes ont progressivement occupé la plupart des carrières, boulevard Paymal, rue Maurice Berteaux, rue des Champs Fleuris, rue du Buisson Richard et rue Jules Rein. Depuis deux siècles environ les carrières du Mesnil accueillent la culture du « Champignon de Paris » ou « psalliot hortensis ». Le « blanc vierge ou mycellium » se trouve produit naturellement lors de la décomposition des déchets organiques, notamment celle du fumier de cheval. La quantité de chevaux dans le Paris du XIXème siècle permettaient d’alimenter toutes les carrières de la région. Arrivé par la gare d’Achères, le fumier était entreposé et travaillé rue du Port pour favoriser la fermentation. Puis acheminé dans les carrières, où il bénéficiait d’une température constante, il était étalé par couches successives en meules avant d’être recouvert d’une légère couche de sable. Le ramassage des champignons, à la lampe à huile, s’effectuait quelques semaines plus tard. En 1980, avant la cessation complète de cette activité vers 1990, les carrières du Mesnil, 26 hectares en jachère trimestrielle, produisaient encore de l’ordre de 50 à 60 tonnes par mois.

Au début du XXème siècle quelques habitations troglodytes subsistent rue des Cheverrures et rue du Buisson Richard. Et en 1950, 5 familles vivaient encore dans la carrière du père Mathieu, rue Jules Rein.

Actuellement les deux familles de maraîchers utilisent certaines carrières à des fins de stockage ou de mûrissement de leurs produits.

La glacière

Sorte de puits creusé dans un terrain sec, la glacière conservait la glace récoltée pendant les hivers froids aux fins de l’utiliser en été. Cette pratique millénaire, a été réactivée, à partir du XVIIème siècle, dans les châteaux et demeures bourgeoises.

De forme conique et comportant un couloir d’accès, la Glacière du Mesnil est recouverte d’une butte de terre, ce qui permet une meilleure isolation thermique, et constitue une sorte de belvédère agrémentant l’aménagement de la Forêt Communale. Son entrée est murée pour la protéger du vandalisme, ses atours en pierre sont protégés par l’humus et la végétation. Le dôme est régulièrement entretenu pour éviter la pousse excessive d’arbustes à racines plongeantes qui pourraient détériorer la voûte

Le puits

Le puits est situé, non loin de l’Eglise, entre les entrées de la Terrasse et celle de la Résidence, rue du Général Leclerc. Extérieurement, il n’en reste qu’une structure de pierre hexagonale. On y accède actuellement par un tampon situé sur le trottoir de la rue. D’une profondeur de 36 mètres, le puits permettait d’accéder à la nappe phréatique. L’eau était extraite de deux manières : par les pales d’un moulin surplombant le puits, lorsqu’il y avait du vent, ou par une noria avec un cheval attelé autour d’un axe.

Le puits fonctionna jusqu’en 1920, l’arrivée de l’eau courante. Le moulin, qui permettait de remonter l’eau du puits, est aujourd’hui rasé.
On pénètre dans le puits par une galerie qui ouvre sur une salle circulaire en voûte en anse de panier. Elle pouvait servir de chambre froide l’été. Un escalier à vis, en pierre, est intégré au puits. Il y subsiste quelques éléments d’une rampe en fer. L’escalier se déroule pratiquement jusqu’au niveau de l’eau.

La porte du Mesnil

Porteforet

Au début du XIXème siècle sous la restauration, quatre portes bien gardées servaient de points de passage : les portes de Carrières ou du Val, du Buisson Richard, du Mesnil (actuelle rue de la Marne), et de Maisons-Laffitte. Seule la Porte du Mesnil, rue de la Marne, subsiste.

Le maire avait pour mission, épaulé les garde-forestiers, d’empêcher le gibier de s’égarer dans le village, et de ne laisser passer que les indigents en recherche de bois de chauffage.

La rue Fould

Anciennement rue des Chaumettes, elle se trouve fort heureusement préservée après avoir été menacée au XIXème siècle. En 1836, constatant que les portes de Carrières et du Mesnil se trouvent pratiquement interdites, le Conseil municipal demande, aux fins de pouvoir écouler les productions agricoles, qu’un chemin puisse conduire directement de Mesnil le Roi à Saint Germain en Laye par la forêt afin d’éviter le détour par Maisons-Laffitte et la Croix de Noailles.

Ce qui abrégerait le temps de parcours et réduirait les prix de vente. Le principe en est acquis en 1851, date à laquelle commence la véritable étude. Le projet nécessite l’expropriation de nombre de propriétaires entre la rue du Val et la rue des Chaumettes, future Rue Fould. En 1860, un riche commerçant parisien obtient l’accord du conseil municipal. L’enquête publique démarre en 1865 et autorise la création du Boulevard Paymal, ouvert l’année suivante.
Cette rue Fould a gardé son charme historique et son caractère typique des villages d’Ile de France du XIXème siècle. Elle permet l’accès au Château du Val, dont le parc fut loti à partir de 1921.

Le Château de Vaux

Ce « château » a connu de nombreux aléas. Il a dû être relevé plusieurs fois de l’abandon. Demeure royale ou seigneuriale, château ou ferme ? Les historiens hésitent. Son destin de château est à tout le moins « à éclipse ».
François 1er a séjourné plusieurs fois à Carrières entre 1518 et1520. C’est, en effet, de Carrières-sous-Bois que sont signés nombre d’actes, soumis par la Chancellerie, et enregistrés au Châtelet.

La rumeur, qui voudrait que sa nourrice habitat le château, semble une légende sympathique : en effet, lorsque le petit duc d’Angoulême, né à Cognac, rejoint la Cour de France, il est sevré depuis longtemps. Pour autant, le château de Vaux lui servait de relais, où François 1er y entreposait ses équipages de chasse.

Les enfants d’Henri II, fils de François Ier, et Catherine de Médicis ont séjournés au Château de Vaux, lorsque leurs parents venaient surveiller les travaux en cours au Château de Saint Germain.

Le nom de Vaulx, puis de Vaux, serait une abréviation du terme « Vautrait », terme de vénerie rappelant la présence des équipages de François 1er. D’autres pense que Vaux tient son origine à sa situation géographique, à la croisée de deux trouées, de deux vaux : celui de l’église, et celui du Buisson Richard.

L’Orangerie

L’orangerie actuelle faisait partie en 1855 de plusieurs bâtiments d’habitation de l’ancien château du Mesnil vendu par adjudication. Elle a échappé à la destruction du château décidé en 1938, elle se trouve actuellement en lisière de la forêt de Saint-Germain-En-Laye. Elle a été restaurée, et accueille depuis 2008 la Bibliothèque municipale Emile Littré.

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